Les œuvres de Sténdhal représentent un des sommets du réalisme critique du XIX ème siècle. Sténdhal appartient à la littérature mondiale en tant qu`initiateur d `un modèle de roman alliant l`observation réaliste à la pénétration psychologique, la motivation sociale au souci de la vérité historique. Il sert de trait d`union entre la prose du Siècle des Lumières et le roman moderne.
Sténdhal (Henri Beyle) est né en 1783 à Grénoble, dans une famille bourgeoise. Son père était avocat au parlement. L`ésprit froid et les moeurs hyppocrites du milieu de la riche bourgeoisie provinciale ont tôt fait d`exaspérer la sensibilité extrême et le caractère naturellement rebelle du futur écrivain.
En 1799 Sténdhal est venu à Paris car il voulait entrer à l`Ecole Polytechnique. Parce que l`enfant s`intéressait beaucoup à la mathématiques. Sous l`Empire Sténdhal s`engage dans l`armée napoléonienne, ce qui lui donne l`occasion de séjourner en Italie, et nottamment à Milan, faire en 1812, la campagne de Russie assister à la tragédie de la Bérézina et noter dans son journal, les détails de la terrible déroute de Français.
Après la chûte de l`Empire, Beyle regagne Milan, ne voulant pas vivre dans une France abâtardie par restauration d`une monarchie «puante de vanité», selon son expression. En politique, Beyle était toujours un vrai défenseur de l`idéal démocratique. Lors de son séjour en Italie (1814–1821), il se lie d`amitié avec le révolutionnnaire italien Confalonieri, entre en relation avec le mouvement des carbonaris en lutte pour la libération nationale. Durant cette période se précisent les conceptes estétiques et philosophiques de Beyle.
Beyle publie plusieurs essais critiques: «Vies de Haydn», «Mozart et de Métastase»(1814), «Histoire de la Peinture en Italie»(1817), «Des Notes de voyages Rome, Naples et Florence» (1817).
Devenu suspect origine autrichien, Beyle doit quitter Italie en 1821. En 1821 Sténdhal revient en France et se tourne vers le romantisme. Sténdhal se fixa à Paris jusqu`à la révolution de juillet de 1830.
En 1828 Sténdhal lit dans un journal le compte-rendu d’un procès d’un certain jeune homme nommé Antoine Berthet venu de province à Paris.Là, il a presque déjà réussi, quand une dame de province, Madame Michoud, son ainée de 10 ans,poussée par la jalousie, l’a colomnié dans une lettre. Antoine Berthet est parti dans sa ville de province, a retrouvé Madame Michoud à l’église et a tiré sur elle un coup de révolver.Lors du procès,écrivait ce journal, le publique avait montrait ouvertement sa sympathie pour Antoine Berthet et son antipathie pour Madame Michoud présente au procès.Cette histoire a interessé Sténdhal. Il a vu en elle quelque chose de très caractéristique de la jeunesse démocratique, bafouée dans ses aspirations par le gouvernement de la Restauration.Il est facile de reconnaitre dans les détails de cette histoire d’ Antoine Berthet beaucoup d’éléments du roman de Sténdhal Le Rouge et le Noir. Ce roman terminé en 1830 n’a pas eu de succès.Stendhal lui-meme a écrit qu’on commencerait à lire son roman dans une cinquantaine d’années, se qui s’est confirmé.Le roman n’était pas apprécié d’un large publique de lecteurs à cause du caractère inhabituel du style, à cause du déroulement inhabituel de l’action. En quoi consiste le réalisme de ce roman?
Comment Sténdhal se forme –t-il la figure centrale du roman Julien Sorel? Au debut du roman des lecteurs peuvent voir Julien, enfant dans la sierie de son père-charpentier, d’origine paysanne. Le père et les frères aînés sont occupés par leur travail. Julien, lui, est plutôt cérébral. Physiquement il est beaucoup plus faible que ses frères. Tous ses intérêts sont l’ordre intellectuel.Grâce à l’aide d’un prêtre, il a appris le latin, étudié la Bible et arithmétique. Il dévore des livres d’histoire sur la Révolution et sur Napoléon, ce qui ne plaît pas à son père. L’ayant surpris en train de lire près de la scie mécanique, son père arrache le livre des mains de Julien, le punit et ne cache pas son mécontentement. Chez le jeune homme, en raison des circonstances, se forme l’ésprit de contradiction; il doit se défendre; la force de l’intelligence se développe en lui. Ainsi commence la formation de cette figure et nous voyons le rôle décisif des circonstances dans la conduite du héros. L’influence des circonstances se traduit dans les rapports des personnages entre eux.
Un moment important dans le développement de l’action est celui le père de Julien rencontre le maire de la ville, Monsieur de Rênal. Le maire propose au père de Julien de lui envoyer son fils en qualité de précepteur de ses enfants. Sorel-père, paysan, ayant appris la forte somme que son fils bon à rien va recevoir est désagréablement étonné. Il ne peut pas comprendre que la lecture des livres avec des enfants peut être considéré comme un travail.
Madame de Rênal est inquiète de la venue imminente du précepteur, auquel elle doit confier l’éducation de ses enfants. Elle est effrayée. Cette femme, bien que mariée, ne connaissait pas l’amour. Elle est croyante, fille sage et modèle, et a été mariée à un homme, envers lequel elle n’éprouve pas l’attirance. Tous ses besoins de tendresse s’expriment dans son amour pour ses enfants et elle s’est donnée entièrement à eux. Et voilà que maintenant elle doit confier ses enfants à un précepteur sale et repoussant. En ces temps-là, en effet, c’étaient des ratés, des ivrognes, des gens à l’aspect peu engageant qui allaient travailler en qualité de précepteur. Ils déversaient leur aigreur sur les malheureux enfants. C’est pour cette raison que Madame de Rênal considère cette nouvelle comme un grand malheur.
L’apparition inattendue d’un beau jeune homme à la place du sale type qu’elle a attendu, est un moment très important dans la vie de Madame de Rênal. C’est un instant d’étonnement. D’après Sténdhal, l’étonnement, même le plus petit, peut faire naître l’amour. L’étonnement provoqué dans le,cercle de circonstances nouvelles devient un facteur qui détermine la naissance de l’amour pour Sorel chez Madame de Rênal. Il découle de ce que pour Sténdhal le mot «circonstances» ne signifie pas seulement les conditions matérielles et économiques. Des situations psychologiques complexes peuvent apparaître comme la suite des circonstances et servir elles-mêmes de circonstances pour d’autres moments psychologiques dans la vie du personnage. Julien et Madame de Rênal exercent une influence l’un sur l’autre, ou plutôt se révèlent mutuellement. Le naturel du sentiment de cette femme a une très forte influence sur Julien, et après l’interruption dans leurs rapports durant laquelle il plongera dans la sphère de l’hypocrisie, il reviendra à des relations heureuses avec Madame de Rênal, libres de toute artifice.
L’entrée au séminaire est un moment important dans le développement du caractère de Julien. A cause des intrugues de M.Valenod, et parce qu’il veut continuer ses études et sa carrière, Julien s’en va et entre au séminaire. Le fait que Julien,athée, entre au séminaire pour devenir prêtre est une geste hypocrite. Quelle en est la cause? Julien Sorel, semblable à beucoup d’autres jeunes gens rêvait d’entrer dans une école d’officiers, mais à l’époque de la Restauration les portes de ces écoles militaires étaient fermées pour les enfants des milieux démocratiques. La seule école, où Julien, fils de paysan, peut entrer, c’est le séminaire, où l’on forme les prêtres des paroises rurales. Ainsi Julien est obligé, par la force des circonstances sociales, de faire l’hypocrite.
Le clergé, à cette époque, joue un grand rôle dans la vie politique et Julien Sorel compte sur le séminaire pour entrer ensuite dans la haute société. Il aspire à faire sa carrière pour avoir la possibilité d’influer sur la situation du pays et de participer dans une certaine mesure à l’amélioration de la société, des relations envers la jeunesse progressiste et intellectuelle.
Dans le séminaire, Julien Sorel devient très calculateur. Il calcule chacun de ses pas. Nous voyons la forte influence qu’exercent le calcul froid, l’hypocrisie sur le caractère de Julien Sorel.Son séjour au séminaire, ses rapports avec son directeur l’abbé Pirard et d’autres personnes se révèlent être une véritable école de vie, qui prépare bien Julien à un travail de diplomate.
L’autre étape importante dans la formation du caractère de Julien est son départ du séminaire pour Paris et et son travail de secrétaire du marquis de la Mole. Maintenant il n’est pas loin de son but. Il s’efforce de remplir avec exactitude tous les ordres du marquis et d’être une personne indespensable.La fille di marquis, Mathilde, s’interesse à lui. C’est une jeune fille très intelligente, qui connait l’histoire, qui comprend que la révolution est inévitable. En se rapprochant de plus en plus de Julien, en discutant avec lui, elle arrive à la conclusion que pendant la révolution Julien peut jouer un rôle très important. Elle se dit — n’est pas un Danton. Si elle devient la femme de Julien, elle échappe au sort des aristocrates que l’on mettait aux lanternes de la première Révolution. Mathilde compare Julien aux jeunes aristocrates qui lui font la cour et voit qu’il est plus intelligent qu’eux, de même que le lecteur voit, à son tour, que ce jeune homme se distingue de toute l’ambiance.
La description de la maison du marquis de la Mole, homme politique, avec ses familiers, et les procès dont le maître de maison est occupé, font sentir l’ennui qui y règne. Julien commence à s’interesser à Mathilde seulement après qu’il a appris qu’elle est capable d’ apprécier les choses spirituelles, de respecter le souvenir (elle perte le deuil de son aïeul Boniface de la Mole, exécuté en 1574 pour avoir voulu sauver ses amis). La richesse intérieure de ce fils de paysan, son intelligence, son énergie sont d’une importance capitale pour Mathilde et prennent le dessus sur les différences sociales qui les séparent. La fille de marquis s’éprend passionnément et tendrement de Julien.
La tragédie de Mathilde et de Mme de Rênal nous permet de voir la complexité et la richesse du caractère de Julien, la valeur qu’il pourrait avoir pour la France. Dans sont discours au tribunal Julien dit que la haine que lui portent les juges n’a pas son origine dans sa tentative de meurtre sur Mme de Rênal. La scène du jugement nous conduit au moment culminant dans le dévoilement du caractère du personnage central. Julien comprend, que le chemin qu’il avait choisit l’a amené au crime. Les circonstances l’ont obligé à être hypocrite. Et lorsqu’il était près du but, il a compris que la haute société ne lui donnerait pas la liberté d’agir, dont il rêvait. Après le procès, Julien se libère complètement du calcul et de l’hypocrisie.
La formation de l’image de Julien s’achève par une tragédie — le malheur des amants, le malheur dont la société est responsable. C’est justement dans l’aspect tragique de Julien qui, n’a pas eu le temps de réussir, que se concrétise la valeur esthétique de l’œuvre de Sthéndal.
Littératures utilisées:
- История французской литературы: в 4 т. М., 1956.
- Oumbarov N.,Soatjonov I. «Histoire de la litterature française» T.,2002.
- Скир А. Я. Великие французские писатели XIX века. М., 1977.