La vie ressemble à un conte. Le conte merveilleux
Автор: Жураева Малохат Мухамадовна
Рубрика: 3. Народное творчество
Опубликовано в
III международная научная конференция «Современная филология» (Уфа, июнь 2014)
Дата публикации: 04.06.2014
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Библиографическое описание:
Жураева, М. М. La vie ressemble à un conte. Le conte merveilleux / М. М. Жураева. — Текст : непосредственный // Современная филология : материалы III Междунар. науч. конф. (г. Уфа, июнь 2014 г.). — Т. 0. — Уфа : Лето, 2014. — С. 34-36. — URL: https://moluch.ru/conf/phil/archive/108/5716/ (дата обращения: 16.11.2024).
Les contes sont des récits de voie orale, dont l’origine est vraisemblablement antérieure aux civilisations historiques et qui, d’une époque а l’autre, se manifestent parfois dans la littérature écrite sous forme d’adaptation. Marc Soriano.
A vraie dire, comme les citations ci-dessusle conte est une histoire originellement destinée à tous les âges de façon générale mais certains contes peuvent faire écho à des problématiques propres à un âge de vie ou à certains événements de la vie et ainsi peuvent s'adresser préférentiellement à une catégorie de personne.
Lire, écrire, raconter, motiver, réciter, traduire, appendre et comprendre sont des objectifs essentiels de l’homme. Ils ont été réaffirmés avec force lors de la parution des nouveaux programmes.
Le conte est un genre de récit appartenant à la famille de la littérature orale.Il s'agit de l'une des plus vieilles formes.
Depuis plusieurs siècles et en tout lieu, le conte fait partie de la tradition romanesque qui se diffuse par voie orale. Le mot conte désigne à la fois un récit de faits ou d'aventures imaginaires et le genre littéraire.
Origine du terme «conte», étymologiquement «conte» vient du latin computare qui signifie «dénombrer», «tenir une liste». Initialement le conte est un récit qui se transmet dans le temps par le biais de l’oralité.
Les contes d’auteurs sont de deux types:
1) soit ils sont inspirés par les contes de tradition orale. C’est notamment le cas des contes de Perrault ou des Grimm même si ces derniers affirment n’avoir que transcrit scrupuleusement des contes racontés.
2) soit ils sont inventés de toute pièce. Ils sont alors souvent plus récents.
De nos jours, le conte est moins issu d'une transmission orale que d'une tradition écrite. Il est donc plus souvent le fruit d'une création individuelle que d'une tradition collective.
L'histoire des contes oraux peut être entendue de plusieurs manières différentes. Il peut s'agir de l'histoire des différentes versions des contes oraux à travers les siècles. Certaines versions orales font très tôt l'objet d'une captation écrite. Soit que des auteurs aient choisi de les «réécrire», soit que des folkloristes aient opéré des retranscriptions fidèles.
Le conte merveilleux trouve ses origines dans des mythes et des légendes aux motifs universels. Il est resté longtemps dans la tradition orale, en se transmettant de bouche а oreille par des générations de conteurs lors de veillées populaires et familiales.
La plus ancienne trace écrite de récit oral connue à ce jour est l’Epoquee de Gilgamesh, rédigée dans la Babylonie des xviiie et xviie siècles av. J.-C. Pour la première fois, un récit transmis oralement se voit figé sous une forme écrite, signant ainsi l'acte de naissance de la littérature.
La transcription écrite d'un conte en tant que tel la plus ancienne date du xiiie siècle av. J.-C.. Il s'agit du conte des deux freres, récit égyptien retrouvé sur papyrus. Comme beaucoup de contes issus de la tradition orale, cette histoire a beaucoup voyagé et a connu de nombreuses variantes. On en trouve notamment une version dans le recueil des frères Grimm.
Ensuite, c'est au tour de certains écrivains français de la fin du xviie siècle de donner leurs lettres de noblesse aux contes, en offrant une réécriture toujours précieuse, souvent moralisatrice des contes populaires. Le recueil le plus connu de cet âge d'or du conte de fées français est celui de Charles Perrault, intitulé Histoires ou Contes du Temps Passé(autrement appelé Les contes de ma mère l’Oie) et publié en 1697. On lui doit de célèbres versions écrites de Le petit Chaperon Rouge de La Barbe Bleue, de Cendrillon, de La Belle au bois dormant, de Le chat Beaute, de Riquet à la houppe, Le petit Poucet et de Peau d’Ane.Mais les recueils de Madame Marie-Jeanne l’Héritier de Villandon d’Henriette-Julie de Castelnau de Murat, Madame Gabrielle-Suzanne de Villeneuve, Madame Marie-Catherine d’Aulnoy et plus tard de Madame Jeanne Marie Leprince de Beaumont, populariseront d'autres contes comme Le Nain jaune, La Chatte blanche où La belle et la Bête.Au début du xviiie siècle se propage la mode littéraire du conte de fees, qui autorise Antoine Galland, entre 1704 et 1717, à traduire et publier pour la première fois en Occident les Mille et Une Nuits.
Contes de ma mère l'Oye.Son œuvre est réduite car ses Contes de ma mère l'Oye ou Histoires et contes du temps passé, forment un recueil de huit contes merveilleux tous issus du folklore populaire.
La tradition orale a inspiré tout particulièrement, mais de façon différente, Perrault et les frères Grimm. Nous verrons plus loin que cette tradition orale, transmise de génération en génération, semble avoir gardé un pouvoir structurant sur l’inconscient collectif. Voyons dans quelle mesure Perrault et les frères Grimm ont conservé cet héritage.
Le conte de fées existait cependant déjа sous forme orale et écrite dans la culture populaire. De plus, le conte de fées n’est pas passé directement de la tradition orale populaire à la littérature écrite: on en a d’abord raconté dans les salons.
Chez Perrault, il est certain que tous ses contes а l’exception peut-être de deux (Riquet а la Houppe et La Belle au Bois Dormant) sont issus d’une tradition orale.
Le conte fait partie de la grande famille du récit.Le conte merveilleux m'a paru, de par sa longueur et de par sa structure assez simple а mettre en évidence, répondre le mieux а ces exigences.
Le mot «merveilleux» vient du latin populaire miribilia, altération de mirabilia «choses étonnantes, admirables».
Dans un récit merveilleux, l’histoire se déroule dans un passé indéterminé; le merveilleux réside en grande partie dans la présence de personnages surnaturels et d’objets magiques.
Le conte merveilleux est coupé du réel, le fabuleux ne s’y trouve ni expliqué, ni rationalisé.On le pressent: le merveilleux n’est pas absurde ou insignifiant, il a sa raison d’être. Simplement, aucun déchiffrage, mythique ou structural, ne semble pouvoir le définir totalement. Le merveilleux reste une belle énigme, et c’est peut-être lа son sens premier: donner à réfléchir, donner à rever.
Dans la perspective classique, il y a incompatibilité entre le merveilleux et la prose. En effet, le merveilleux est réservé, du Moyen Age а la fin du XVIII èmeaux épopées ou poésies versifiées. La littérature médiévale est imprégnée du merveilleux. C’est Perrault qui fut l’un des premiers а s’affranchir de cette règle en publiant ses contes meme si certains sont encore en vers Le merveilleux intervient dans les contes а différents niveaux: chez Perrault, il est l’apanage de certains êtres ou objets distincts du monde humain alors que chez les Grimm, les personnages sont beaucoup moins humains dans leurs comportements, ils participent du merveilleux par leur conduite étrange.
Contrairement au fantastique, le merveilleux n’entretient pas d’ambiguité entre ce qui existe réellement et ce qui paraоt surnaturel. Le merveilleux ne nécessite aucune justification et se donne pout tel.
Roger Caillois, dans Images, images..., distingue soigneusement féerie et fantastique: «Dans chaque cas, il y a surnaturel et merveilleux. Mais les prodiges ne sont pas identiques, ni les miracles interchangeables»; alors que le fantastique «manifeste un scandale, une déchirure, une irruption insolite, presque insupportable dans le monde réel, le féerique est un univers merveilleux qui s’ajoute au monde réel sans lui porter atteinte ni en détruire la cohérence». Les définitions des deux genres sont donc en fait opposées. Le fantastique ne peut inquiéter que dans un monde moderne réglé par la science; le merveilleux relиve d’un état de civilisation très ancien où rien encore n’est expliqué. Le fantastique installe un climat de peur, d’épouvante dans un monde le plus réaliste possible, alors que le merveilleux sous-tend une histoire heureuse dont on sait d’emblée qu’elle est fictive. Le merveilleux ne cherche pas а rationaliser le surnaturel, а l’expliquer. En revanche, dans le fantastique, le lecteur ne doit pas se sentir d’emblée dans le surnaturel, il doit douter. Le fantastique a atteint son but lorsqu’il provoque un sentiment de malaise chez le lecteur qui découvre un monde inquiétant а mi-chemin entre le monde réel et l’autre monde.
Les frères Grimm avaient déjà eu des intuitions en ce qui concerne la structure du conte. Ils avaient remarqué que les situations étaient souvent les mêmes, que les personnages variaient peu, et distinguaient le “fond”, invariable, de la “forme”, changeante. Mais ce fond n’est jamais défini: on le “sent” par intuition.
Dans son livre Morphologie du conte (Seuil, 1970), Vladimir Propp (1895–1970) définit le conte merveilleux de deux facons selon qu’on l’envisage du point de vue des fonctions ou du point de vue des personnages et c’est alors “un récit а 7 personnages”. Propp est un folkloriste russe qui a inauguré l'analyse structurale du conte. Estimant que toute étude génétique et sémantique du conte nécessite préalablement son étude morphologique, il a étudié les contes merveilleux russes traditionnels, dans lesquels il voit le jeu de «variables» (les noms et les attributs des personnages) et de «constantes» (les fonctions qu'ils accomplissent).Au terme de son analyse, Propp conclut que le conte merveilleux obéit а une structure unique: il établit une liste de trente et une «fonctions» qui s'enchaоnent dans un ordre identique, meme si elles ne sont pas toutes présentes dans chaque conte.Organisées en deux séquences, à partir d'un manque ou d'un méfait initial jusqu'а sa réparation finale, ces fonctions constituent le schéma du conte merveilleux russe, et probablement, pensait-il, du conte merveilleux en général. Pour Propp, le terme conte de fées est impropre puisqu’il n’y a pas intervention d’une fée dans tous les contes merveilleux.
Le systeme de Propp est composé de 31 fonctions qui se retrouvent au moins en partie dans tous les contes:
Séquence préparatoire Premiere séquence |
Deuxième séquence |
1. Absence |
19. Réparation du méfait |
2. Interdiction |
20. Retour du héros |
3. Transgression |
21. Poursuite |
4. Interrogation |
22. Secours |
5. Demande de renseignement |
23. Arrivée incognito du héros |
6. Duperie |
24. Imposture |
7. Complicité |
25. Tache difficile |
8. Manque ou méfait |
26. Accomplissement de la tache |
9. Médiation |
27. Reconnaissance du héros |
10. Entreprise réparatrice |
28. Découverte du faux héros |
11. Départ du héros |
29. Transfiguration |
12. Première fonction du donateur |
30. Chatiment |
13. Réaction du héros |
31. Mariage ou accession au trone |
14. Transmission |
|
15. Déplacement, transfert du héros |
|
16.Combat du héros contre l'antagoniste 17. Marque |
|
18. Victoire sur l'antagoniste |
Propp définit également, nous l’avons dit, 7 personnages-types ou 7 rôles:
Le héros, le faux-héros, le mandateur, l’agresseur, le donateur, l’auxiliaire (l’objet magique, souvent).
«Les observations présentées peuvent être briиvement formulées de la manière suivante:
- Les éléments constants, permanents, du conte sont les fonctions des personnages, quels que soient ces personnages et quelle que soit la manière dont ces fonctions sont remplies.
- Les fonctions sont les parties constitutives fondamentales du conte. Le nombre des fonctions que comprend le conte merveilleux est limité». Extrait de Morphologie du conte, Points Seuil, 1970.
Le conte fait partie de la grande famille du récit. Comme le souligne Jeanne Michel: «Le conte est tout d'abord une narration brиve. Mais la narration aussi courte soit-elle est rigoureusement construite». D'un point de vue linguistique, c'est un type d'énoncé relatant des faits présentés comme " passés ", et marqué par l'effacement du sujet qui parle, l'emploi de la troisième personne, ainsi que celui du passé simple et de l'imparfait.
Les célèbres conteurs Hans Christian Andersen, A.Propp, Antoine de Saint-Exupéry, Marcel Aymé, Guy de Maupassant, Charles NodierCharles, Gustave Flaubert, Jean-François Marmontel, Auguste Villiers de l'Isle-Adam, Jacques Prévert, Honoré de Balzac, Émil Zola, Alphonse Daudet, Alfred de Musset ont ecrit beaucoup de contes, mais l’un des plus célèbres conteurs français Charles Perrault était un écrivain philosophe qui a laissé dans ses contes les traces d'un enseignement hermétique comme le souligne Armand Langlois dans son analyse des contes de Perrault. Il n'était pas un auteur de Fantasy, il n'a jamais prétendu endormir les enfants avec de jolies histoires mais c'était un moraliste qui a utilisé le merveilleux pour éduquer et donner une direction pour l'accomplissement de la personne humaine.Il a mis par écrit des contes issus du folklore populaire auxquels il a apporté des modifications tel que l’addition de moralités.
On peut parler très long sur ce conte — perle de notre vie.Je suis la même idée avec conteurs Sénèque et Maurice Jeanneret «La vie ressemble à un conte; ce qui importe, ce n’est pas sa longueur, mais sa valeur». Sénèque
«Il était une fois un homme fidèle, c’est une belle histoire.Il était une fois une femme fidèle, c’est un conte de fées». Maurice Jeanneret
Le conte se situe dans l'intemporel. Alors que la majorité des récits se situent dans un passé daté, le conte appartient а un passé indéterminé, et en général lointain. Les contes commencent en effet par des expressions telles que " Il était une fois... ", " Il y a bien longtemps... ", ou encore " En ce temps-lа... ".
Le conte se situe dans un monde sans cadres géographiques précis. En général, les faits se situent soit dans des paysages typiques tels que la forеt, la montagne, la mer, la savane etc..., soit dans un lieu de fantaisie.
Références:
1. Charles Perrault. Contes.Grands écrivains.Paris, 1984.
2. Dictionnaire de l‘Académie Française de 1694.
3. Durand Jean Baptiste.Le conte merveilleux.IUFM de Dijon, 2001–2002
4. Пропп В. Я. Обозначение понятия «сказка» на разных языках. Русская сказка. Л., 1984.
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