Dans cet article, nous parlons de l'image de la neige comme d’un symbole de la nature, de la beauté, de l'amour et de la naturalité dans la poésie de Paul Verlaine et de Boris Pasternak. Joseph Brodsky a dit: «... Ce qu’on aime nous change» [3, p.374]. L'auteur aime la neige et admire la poésie française et russe, donc essaye de retrouver des liens entre les deux cultures, deux langues et deux poètes. Paul Verlaine — fondateur du symbolisme français et mondial, et un grand connaisseur et admirateur de son œuvre le lauréat du prix Nobel — Boris Leonidovich Pasternak — sont devenus pour l’auteur de l'article, l'objet d’études et d'admiration. Et c'est justement la liberté et la simplicité de nature et de neige chez Verlaine et Pasternak sont associés pour l'auteur à la sensualité et aux émotions de l'âme humaine.
Mots clés:poésie, symbolisme, symbole, comparaison, neige, mouvement de temps, lyrisme, mélodie, sensualité, prose, émotion, hiver, amour, bonheur
La «Nature» et la «naturalité» — ces concepts dans la poésie sont perçus comme quelque chose de nouveau par rapport à la poésie du 20e siècle, parce que nous sommes habitués à admirer les images et les rimes poétiques, profiter de la musique sonore des lignes poétiques. La nouveauté et l'originalité de la poésie et du temps sont liées et interdépendants — la beauté et l'harmonie ont cédé la place à la sensualité et les contradictions, l'ambivalence dans la poésie de la seconde moitié du 19ème siècle en France et au début du 20e siècle en Russie. Rappelez-vous le recueil de poèmes «Les Fleurs du mal» de Charles Baudelaire, «Jadis et Naguère» de Verlaine et «Etrangère» d’Alexander Blok, le cycle «Soirée», «Plantain» de la jeune Anna Akhmatova. C’est grâce à cette simplicité et infinité sont connus Verlaine et Pasternak. Et c’est Pasternak qui a associé cette liberté et simplicité à la sensualité. Dans la tradition poétique russe personne ne parlait d’une telle manière avec sa femme aimée — de la langue de la vie quotidienne, avec l'exaltation de contraste du sentiment et du paysage animé impressionniste. Ce sont la simplicité biblique et la sagesse qu'on ressent bien dans les poèmes sur la nature de Paul Verlaine et Boris Pasternak.
Paul Verlaine — un grand symboliste français, il est né le 30 mars en 1844 à Metz dans la famille du capitaine ingénieur troupes de Nicolas-Auguste Verlaine et sa femme Elise-Julie-Joseph-Stephanie Deshaies. Il est connu comme le premier symboliste français. Et Boris Pasternak est né 46 ans plus tard à Moscou. Il est devenu connu grâce à ses poèmes et le roman «Docteur Jivago». Et c'était Pasternak, le deuxième lauréat russe du Prix Nobel en littérature après Ivan Bounin, qui a reçu le prix Nobel en 1958 pour son roman «Docteur Jivago», duquel plus tard il a été contraint d’abandonner.
Nous pouvons diviser l’œuvre de Paul Verlaine en deux périodes principales. La première période, ce sont des années 60 du 19-e siècle. Ses poèmes y designent la sensualité et la sincérité extraordinaire. Alors le poème «Bonheur», écrit en 1891, est un excellent exemple de la poésie de Verlaine à cette époque:
La neige à travers la brume
Tombe et tapisse sans bruit
Le chemin creux qui conduit
A l'église où l'on allume
Pour la messe de minuit.
Et la seconde période vient sur les années soixante-dix et quatre-vingt du 19ème siècle. A ce temps-là, les œuvres du poète deviennent plus réligieuses, prosaïques et mélodiques. Cela se voit clairement dans le poème «Dans interminable l'ennui de la plaine». Il a été écrit en 1874:
Dans l'interminable
Ennui de la plaine
La neige incertaine
Luit comme du sable.
Et l’oeuvre de Boris Pasternak, nous avons également divisée en deux périodes. Et la première — ce sont les années vingt du 20e siècle. Ses poèmes sont très émotifs, lyriques et sensuels. Cela se voit clairement dans le poème «Février», qui a été écrit en 1912.
Февраль. Достать чернил и плакать!
Писать о феврале навзрыд,
Пока грохочущая слякоть
Весною черную горит.
La deuxième période commence un peu plus tard, dans les années trente. Ici les poèmes du poète changent et deviennent plus philosophiques, simples mais en même temps tout à fait nouveaux. Qu’est-ce qui a fait le poète modifier le style et le sens de ses vers? À notre avis, cela est dû aux événements tragiques survenus dans le pays — le terreur et les répressions de Staline.
L’image de la neige dans les œuvres de Boris Pasternak et Paul Verlaine semble très diverse et changeante ainsi que l'humeur des deux poètes. Parfois, la neige semble lumineuse et douce, comme dans le poème «A la promenade» de Paul Verlaine:
Le ciel si pâle et les arbres si grêles
Semblent sourire à nos costumes clairs
Qui vont flottant légers avec des airs
De nonchalance et des mouvements d'ailes
Ou plutôt dur et portant des changements, comme dans la poèsie de Boris Pasternak, qui est appelé «Débacle»:
Eще о всходах молодых
Весенний грунт мечтать не смеет.
Из снега выкатив кадык,
Он берегом речным чернеет
Mais en dépit du fait que les deux neiges soient donc parfois décrites de différentes manières, il reste toujours des similitudes. Dans les poèmes de Boris Pasternak et Paul Verlaine la neige est liée toujours avec quelques chose inconstante et dynamique. L’hiver est au contraire sévère, sombre est associé avec l’inconnu et le désespoir.
Londres sombre flambe et fume:
Ô la chère qui s'y cuit
Et la boisson qui s'ensuit!
C'est Christmas et sa coutume
De minuit jusqu'à minuit.
La neige a d’autres métaphores dans ces deux poèmes lyriques. On y voit de la tendresse et de la fraîcheur. Ici tout regarde au futur et c’est la première fois que le futur se voit heureux et mystérieux en même temps. Et voilà pourquoi Boris Pasternak et Paul Verlaine ont si aimé le Nouvel An. Ces deux tableaux frappent par leur laconisme — la blancheur de neige, le calme qui est renforcé par la douceur de neige et le silence éternelle de la nuit de Noël, — on y prévoit le mystère, qui renouvelle la vie, la recommence comme par une page blanche, — l'arrivée d'une femme aimée des auteurs français et russe.
Никого не будет в доме,
Кроме сумерек. Один
Зимний день в сквозном проеме
Незадернутых гардин.
Только белых мокрых комьев
Быстрый промельк моховой,
Только крыши, снег, и, кроме
Крыш и снега, никого...
И опять зачертит иней,
И опять завертит мной
Прошлогоднее унынье
И дела зимы иной.
И опять кольнут доныне
Неотпущенной виной,
И окно по крестовине
Сдавит голод дровяной.
Но нежданно по портьере
Пробежит сомненья дрожь, —
Тишину шагами меря.
Ты, как будущность, войдёшь.
Ты появишься из двери
В чём-то белом, без причуд,
В чём-то, впрямь из тех материй,
Из которых хлопья шьют.
Deux traits de l’aspect de la femme aimée s'y voient clairement: la simplicité et l’ambiance. Ces deux œuvres de deux poètes sont impressionnantes, laconiques et simples, ainsi que lyriques: la blancheur de neige et le sentiment de tranquillité se renforcent par la douceur qui règne autour de leur amour. Et ce thème amoureux dans «Pérédelkino», cycle de Pasternak, nous charme par sa simplicité, la franchise et la spontanéité des sentiments:
Снег идет, снег идет.
К белым звездочкам в буране
Тянутся цветы герани
За оконный переплет.
Снег идет, и всё в смятеньи,
Всё пускается в полет,-
Черной лестницы ступени,
Перекресткаповорот.
En parlant de la «simplicité» de Verlaine, Boris Pasternak souligne dans son introduction à une collection «Romance sans paroles», que juste Boris Pasternak a appelé les «Chansons sans paroles», ce qui n'est pas moins ambivalent, que «simple et naturel... juste curieux sincèrement si elles sont simples ou feintes» [1 p.5–6]. «Naturel non par anticipation...un supernaturel mystique, c'est à dire il est simple non qu'on croie à ses paroles, mais pour ne pas empêcher sa voix de la vie de parler.».. [1, p.5–6] — a écrit Pasternak à propos de la poésie de Verlaine et il n'est pas étonnant cette corrélation avec ses propres intonations dans les poèmes lyriques sur la neige.
References:
- Пастернак Б. Л. Предисловие // Верлен П. Романсы без слов. Библиотека мировой литературы. Пастернак Б. Л. Искусство поэзии // Верлен П.
- Романсы без слов. Библиотека мировой литературы. Изд-во «Жизнь замечательных людей»1999. С.244–245.
- Верлен П. Исповедь: Автобиографическая проза, художественная проза/ Пер. с фр. М. Квятковской, О. Кустовой, С. Рубановича, М. Яснова. — СПб: Азбука-Классика, 2006. — 480 с.
- Собрание стихов/Пер. с франц. и биограф. очерк В. Брюсова. — Мн.: Харвест, М.: АСТ, 2001.- 176 с.
- Анализ текста. Основные содержания. Сочинения / Авт.-сост. М. Г. Павловец, Т. В. Павловец. — 2-е изд. — М.: Дрофа, 2000–96 с.
- Бродский И. поклониться тени // Меньшие единицы: Избранное эссэ.пер.с.англ. СПб. 2015 с.274, с.374
- Paul Verlaine. Art poétique //1999. P. 224–225